La FONDATION SINGER-POLIGNAC

      La Fondation Singer-Polignac :

La Fondation Singer-Polignac, reconnue d’utilité publique, a été fondée en 1928 à Paris par la mécène Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac.

Financée par ses propres ressources, la fondation soutient activement les arts, les lettres, ainsi que les sciences, tant humaines que médicales. Depuis 2020, elle est dirigée par le professeur Pierre Corvol, membre de l’Académie des sciences.

Origines
Winnaretta Singer, héritière de la fortune des machines à coudre Singer, a souhaité consacrer sa richesse au service des arts et des sciences. Elle a organisé de nombreuses soirées musicales dans son hôtel particulier du 16e arrondissement de Paris, soutenant financièrement des projets musicaux et aidant des jeunes compositeurs tels qu’Igor Stravinsky, Francis Poulenc, Erik Satie, Germaine Tailleferre, et Darius Milhaud à se faire connaître. Son mécénat s’est également étendu aux sciences, avec un soutien apporté à des figures comme Marie Curie et Édouard Branly.

Entre 1926 et 1927, Winnaretta Singer, souhaitant formaliser son mécénat, a consulté Maurice Paléologue, qui lui a conseillé de créer une fondation scientifique en faveur du Collège de France, en collaboration avec le professeur Joseph Bédier.

Après plusieurs ajustements, la Fondation Singer-Polignac est officiellement créée le 16 mars 1928, après un vote unanime des deux chambres. Winnaretta Singer accompagne cette fondation d’une dotation de trois millions de francs, avec le décret de dotation ratifié le 17 octobre 1928 et publié au Journal officiel le 4 novembre de la même année.

Fonctionnement

La fondation créée par Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac, a connu plusieurs évolutions dans son organisation. De 1928 à 2020, elle était gérée par un conseil d’administration de onze membres, conformément aux souhaits de la fondatrice. Parmi eux, huit étaient nommés à vie et remplacés par cooptation en cas de décès, disparition ou démission.

À l’origine, ce conseil comprenait surtout des membres issus du Collège de France et de l’Institut de France. Cependant, la fondation, grâce à son statut d’Établissement public national et à son autonomie financière, était entièrement indépendante de ces institutions.

Jusqu’à son décès en 1939, Winnaretta Singer participait activement aux réunions du conseil d’administration. Après sa mort, la fondation hérite en 1943 de son hôtel particulier situé au 43, avenue Georges-Mandel à Paris, où elle s’installe en 1945. À partir de cette époque, elle bénéficie chaque année de dons anonymes allant de 150 000 à 180 000 dollars canadiens, versés par la Royal Trust Cie à Montréal en hommage à la princesse.

Citoyenne américaine, Winnaretta Singer avait souhaité que ses actifs soient placés au Canada sous la gestion d’un trustee américain. En 1972, ce trustee révèle l’existence du fonds créé par la princesse et confie sa gestion, conformément à ses volontés.

Entièrement autonome, la fondation ne reçoit aucune subvention publique et fonctionne exclusivement grâce à la gestion du fonds légué par Winnaretta Singer.

Depuis le 1er janvier 2021, la fondation a modifié sa structure juridique à la suite d’un décret du 30 décembre 2020. Le conseil d’administration compte désormais douze membres, dont huit membres qualifiés et quatre membres de droit représentant le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère de la Culture, le ministère de l’Intérieur et le Conseil d’État.

Activités (1928-2006)

La fondation Singer-Polignac soutient des recherches scientifiques, notamment dans le domaine de l’océanographie, finance divers projets et attribue des bourses d’études. À partir de 1937, elle organise des colloques littéraires et scientifiques, dont elle publie les actes pendant plusieurs années.

En 1951, Nadia Boulanger, qui avait auparavant assuré la programmation des concerts pour la princesse, prend en charge la saison musicale de la fondation. Après son décès en 1979, Jean Françaix, l’un de ses anciens élèves, lui succède et continue jusqu’à sa mort en 1997. Par la suite, l’organisation des concerts est confiée à plusieurs personnalités, notamment Jehan Despert et Benoît Duteurtre.

Activités (2006 à aujourd’hui)

En 2006, Yves Pouliquen, membre de l’Académie française, succède à Édouard Bonnefous à la présidence de la fondation. Sous son impulsion, et avec les conseils de Pierre Boulez ainsi que le soutien d’Yves Petit de Voize, la fondation met en place une résidence musicale. Cette initiative renforce l’engagement de la fondation envers la musique de chambre, initié par Winnaretta Singer, en soutenant de jeunes artistes, ensembles et compositeurs issus des plus grands conservatoires. La résidence les aide à concrétiser leurs projets, que ce soit par la production audiovisuelle ou discographique, et leur offre des conditions de répétition optimales ainsi que la possibilité de se produire en concert.

La résidence musicale s’organise autour de trois catégories :

  • Artistes résidents : jeunes talents, généralement de moins de 30 ans ;
  • Artistes associés : musiciens ou ensembles reconnus, capables de guider et fédérer des projets avec de jeunes artistes ;
  • Compositeurs en résidence.

Les admissions à la résidence se font exclusivement par cooptation, sur recommandation des conseillers musicaux de la fondation, tels qu’Yves Petit de Voize, Benoît Duteurtre, et depuis 2017, Maxime Pascal. Des artistes associés tels que le Quatuor Ebène, Renaud Capuçon ou Le Poème Harmonique participent également à ce processus.

La fondation dispose de six salles de répétition et permet aux artistes de se produire lors de sa saison musicale ou dans des festivals qu’elle soutient, comme le Festival de Pâques de Deauville et le Festival de Pont-Croix. Seuls les artistes en résidence participent aux concerts organisés par la fondation, principalement donnés dans son salon de musique et accessibles sur invitation.

En réponse au confinement de 2020, la fondation a élargi son offre en proposant des concerts en streaming, filmés à huis clos en partenariat avec medici.tv. En novembre 2020, elle a produit son propre festival en ligne, suivi d’une deuxième édition en mai 2021.

Journées culturelles et scientifiques

La fondation continue d’organiser des colloques dédiés aux arts, à la littérature, aux sciences humaines et médicales. Ces événements sont gratuits, mais une inscription en ligne est requise pour y participer. Chaque intervention est enregistrée et disponible sur le site de la fondation. Depuis 2021, les événements sont également retransmis en direct sur la plateforme singer-polignac.tv.

Aides directes et prix

Depuis 2011, le conseil d’administration de la fondation accorde des aides directes à des associations ou structures œuvrant dans les domaines des arts, des sciences et du social. Chaque année, un vote est organisé pour sélectionner les bénéficiaires après examen des candidatures soumises.

Entre 2014 et 2016, la fondation a par ailleurs décerné le Prix des Muses, un prix musical créé en 1993 dans le cadre de Musicora, qui distingue des ouvrages en langue française sur la musique classique, le jazz et les musiques traditionnelles.

Conseil et membres

Conseil actuel
Le conseil d’administration actuel est composé de :

  • Pierre Corvol, président (2020)
  • Michel Zink, vice-président
  • Gilbert Guillaume, trésorier
  • Alain Carpentier
  • Hélène Carrère d’Encausse
  • Marie-Germaine Bousser
  • Pierre Mutz, représentant du ministère de l’Intérieur
  • Antoine Compagnon
  • Amin Maalouf
  • Maryvonne de Saint-Pulgent, représentante du Conseil d’État
  • Françoise Combes, représentante du ministère de l’Enseignement supérieur.

Source : Wikipedia

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Souvenirs de la Princesse de Polignac par son petit-neveu

Publié dans Winnaretta Singer-Polignac par le Prince Edmond de Polignac

En tant que dernier membre de la famille à avoir vécu dans l’hôtel particulier de ma grand-tante, que j’appelais affectueusement « tante Winnie », je souhaite partager mes souvenirs d’elle. Elle incarnait à la fois une grande tendresse et un profond respect pour la famille. Je me souviens de ma première visite à son « atelier » rue Cortambert, à l’âge de 12 ans. Cet endroit, tout comme ma tante, était froid et mystérieux. Elle était assise à son orgue, et en silence, elle m’a dit : « Regarde ». À travers cette simple phrase et sa musique, elle m’enseignait à voir au-delà des apparences, une leçon qui m’a marqué pour toujours.

Un jour, tante Winnie m’a convoqué dans son salon pour me transmettre ses principes de vie : le sens de l’honneur, le respect de soi et le courage face à l’existence. Elle m’a expliqué que l’honneur signifiait rester fidèle à ses racines et à soi-même avec simplicité et sincérité, des valeurs partagées également par mon oncle Jean, qui lui était d’une grande loyauté. Il l’a exprimé dans une lettre émouvante, écrite depuis le Palazzo Polignac à Venise en 1923, où il évoque leur attachement commun aux souvenirs de son mari, le prince Edmond de Polignac.

La solitude était un thème récurrent dans sa correspondance. Bien que sa vie ait été dédiée à la musique et à ses engagements en tant que mécène, elle restait profondément attachée à la mémoire du prince Edmond. Elle était d’ailleurs très distante de l’argent, n’appréciant que celui que l’on gagne. Un épisode marquant fut lorsqu’elle fit un don important à l’Armée du Salut pour la construction de la « Cité Refuge » conçue par Le Corbusier, mais en gardant une certaine distance avec ce geste philanthropique.

Tante Winnie n’était pas religieuse au sens traditionnel, mais elle voyait dans l’art et la musique une forme de transcendance. Pour elle, contempler une œuvre de Manet ou écouter Bach, c’était une prière silencieuse. Elle pouvait néanmoins paraître froide et distante, notamment lors de notre première rencontre, mais c’était une forme de protection. Malgré tout, elle se confiait à moi, car j’étais jeune et sans jugement.

Nadia Boulanger, une amie proche, a su percer cette froideur et canaliser l’énergie artistique qui entourait tante Winnie. Nadia, surnommée « Mademoiselle », était exigeante mais aussi joyeuse et fidèle, et leur relation était empreinte de respect mutuel.

Chacun garde de ma grand-tante des souvenirs uniques, reflétant ce qu’il ou elle a perçu d’elle. Mais au fond, son aura et son influence demeurent insaisissables pour beaucoup, en raison de sa personnalité et de son rayonnement exceptionnel.

Ces souvenirs ont été partagés lors de la réunion organisée le 25 juin 2005 par le président Édouard Bonnefous à la Fondation Singer-Polignac.

Son plus grand défaut était une froideur qui pouvait déstabiliser, comme ce fut le cas à notre première rencontre. Son attitude distante, presque militaire, était une manière de se protéger. Elle se confiait peu, sauf avec moi, car j’étais jeune, l’écoutais et ne la jugeais pas.

Seule Nadia Boulanger a su canaliser l’énergie qui l’entourait, révélant la modestie de chacun. Mademoiselle, comme on l’appelait, était exigeante dans le travail mais également joyeuse et fidèle à ses proches, ce qui explique l’amitié avec tante Winnie.

Lors de discussions, Nadia Boulanger, avant de partir aux États-Unis, affirmait que les grands élèves viendraient d’Amérique, contrairement à tante Winnie, qui avait perdu son admiration pour son pays d’origine. Cependant, Boulanger a écrit : « Noël Lee est un des plus beaux musiciens que j’ai rencontrés, avec une véritable personnalité, délicatesse et force. »

En conclusion, chacun perçoit d’elle ce qui lui convient, élimine ce qui le gêne, et ajoute ce qu’il rêve, mais son aura reste inatteignable en raison de son rayonnement exceptionnel.

Source : Site officiel de la Fondation Singer-Polignac

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La Fondation SINGER POLIGNAC Aujourd’hui

Site de La fondation Singer-Polignac

En 1928, Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac, officialisa son soutien de longue date aux arts, aux lettres et aux sciences en créant la Fondation Singer-Polignac avec Raymond Poincaré et Maurice Paléologue. Après sa disparition en 1943, la fondation a poursuivi ses activités depuis son hôtel particulier près du Trocadéro, à Paris.

Sous la direction d’Yves Pouliquen, membre de l’Académie française et président de la fondation de 2006 à 2020, puis de Pierre Corvol, le conseil d’administration a cherché à renforcer les missions initiées par Winnaretta Singer.

Dans le domaine des arts, la fondation, fidèle à l’esprit de la princesse, accorde une importance particulière à la musique. Elle organise des soirées et rencontres musicales tout au long de l’année, et anime une résidence artistique accueillant de jeunes solistes, ensembles et compositeurs pour des répétitions et enregistrements. Ces artistes peuvent présenter leurs projets lors de soirées musicales dans le célèbre salon de musique de la princesse. La fondation les soutient également lors de festivals et concerts en dehors de ses murs, tout en produisant ses propres événements, accessibles à un public invité.

La fondation organise aussi des colloques et conférences, en partenariat avec des institutions et universités internationales, sur des thèmes liés aux sciences, aux arts, à la littérature, et aux sciences humaines. Ces événements, ouverts à tous sur inscription, sont diffusés en direct sur la plateforme www.singer-polignac.tv. Chaque année, la fondation récompense des organisations méritantes dans les domaines artistiques, scientifiques, ou sociaux par l’attribution de médailles.

La Fondation Singer-Polignac fonctionne sans subventions, grâce à ses propres ressources. Depuis janvier 2021, elle est reconnue d’utilité publique (FRUP).

 

 

 

Source : Site officiel de la Fondation Singer-Polignac